Le mécanisme d’apparition des fissures est toujours le même :
- Avant le phénomène de fissuration, la structure se déforme et des contraintes se développent dans la matière. Les fissures naissent lorsque ces contraintes deviennent trop importantes, et dépassent la capacité de résistance mécanique de la matière. La fissure résulte donc d’une rupture du matériau. On observe bien souvent des ruptures dites de « traction » car les maçonneries diverses résistent assez mal à ce type de sollicitation.
- Après fissuration, les contraintes peuvent migrer à d’autres endroits, ce qui peut conduire à la fissuration d’autres zones. Si des déformations trop importantes se produisent, elles peuvent causer de graves dommages, comme des effondrements, mais ces cas sont peu fréquents. Bien souvent, une situation d’équilibre est trouvée. La structure s’adapte aux contraintes auxquelles elle est soumise.
LES 3 PRINCIPALES CAUSES DE FISSURES
Les mouvements de terrain provoquent de fortes contraintes sur les structures des bâtiments. Les sols les plus souvent sous les feux de la rampe, sont les sols argileux (très présents en France), car ils perdent de la portance ou gonflent en présence d’eau et certains peuvent se rétracter en période de sécheresse. La structure de la maison ou de l’immeuble reposant sur un sol argileux pourra être insuffisamment soutenue en période de sécheresse, car le sol pourrait ne plus se trouver en contact direct avec la semelle. A contrario, si les fondations du bâtiment ont été coulées sur une argile sèche qui viendrait à s’humidifier au grès des pluies, la structure pourrait, cette fois ci, être repoussée vers le haut. Dans ces cas, les contraintes sont telles, que des fissures, voir des crevasses, peuvent apparaitre sur les façades des bâtiments.
Les matériaux de construction des maisons ou des immeubles sont de natures diverses, chacun a donc une capacité de dilatation différente. Les variations dimensionnelles des matériaux peuvent êtres générées par de grands écarts de température. Sur une seule année, les températures peuvent varier de -10° à +40°. Les différences de dilatation des matériaux favorisent l’apparition de fissures en façade. Ces fissures se forment le plus souvent à la jonction entre deux éléments consécutifs de l’ouvrage (Exemple : entre plancher et mur, en extrémité de poutre ou d’acrotère de terrasse, à proximité des structures en bois qui soutiennent les dépassements des toits, etc…). En général, une fissure coupant un ouvrage de part en part, aura tendance à s’ouvrir avec la baisse des températures et aura tendance à se résorber avec la hausse de celles-ci.
En période hivernale, lorsque l’humidité est présente dans la masse du mur, elle peut se transformer en cristaux en cas de gel. Cela fragilisera la maçonnerie, faisant apparaitre des fissures qui évoluent au fil des saisons. D’où l’importance cruciale de protéger ses façades contre l’humidité. Les phénomènes qui favorisent l’infiltration d’eau dans les murs sont principalement :
- Une fuite en toiture à l’aplomb des murs,
- Une façade mal protégée des intempéries,
- Un crépi poreux,
- Les remontées d’humidité par capillarité
LES 3 TYPES DE FISSURES EN FACADE
- FAÏENÇAGE ET MICROFISSURES
Le faïençage est un ensemble de très fines craquelures superficielles qui forment un maillage et ne concernent généralement qu’une épaisseur fine de la couche d’enduit. La microfissure, quant à elle, est une fissure dont l’amplitude reste inférieure à 0,2 mm. Bien que superficielles, les microfissures sont à surveiller car elles peuvent être à l’origine d’infiltrations d’eau, passant sous l’enduit de surface, ce qui l’endommagerait. Elles peuvent aussi évoluer en véritables fissures.
La fissure est une ouverture linéaire, au tracé plus ou moins régulier, allant de 0,2 à 2 mm d’ouverture. Elle peut concerner toute l’épaisseur de l’enduit, mais également la maçonnerie. C’est-à-dire le support ou le matériau de construction présent sous l’enduit.
Les lézardes sont des fissures importantes pouvant atteindre toute l’épaisseur du mur et dont la largeur dépasse 2 mm. Elles sont la conséquence soit :
- D’une instabilité du terrain
- De la mauvaise assise de la construction
- De matériaux aux dilatations contradictoires
Il est fréquent de voir des lézardes suivre les joints de la maçonnerie (parpaings, briques, etc.) comme un escalier. C’est souvent dû à un tassement excessif du sol. Dans ce cas, des travaux en sous-œuvre peuvent être nécessaires. Seul un professionnel habilité pourra le confirmer.
D’autres termes sont aussi fréquemment employés :
- Fissures en moustache : elles partent des angles des fenêtres ou des portes. Elles peuvent être la conséquence de la déformation de l’ouverture qui, d’un rectangle parfait, devient un parallélogramme. Les fissures s’ouvrent alors le long des bissectrices des angles obtus. De telles fissures peuvent apparaître à la suite d’une défaillance des fondations. Elles peuvent aussi résulter d’un retrait des matériaux ou d’une faiblesse de la maçonnerie au niveau des appuis de fenêtres.
- Fissures verticales aux angles du bâtiment : elles peuvent provenir de fondations inadaptées ou d’un défaut du chainage vertical.
- Fissure infiltrante : Une fissure est dite « infiltrante » lorsqu’elle s’accompagne d’une pénétration d’eau à l’intérieur de l’ouvrage.
- Fissure traversante : Se dit d’une fissure qui s’étend à toute l’épaisseur de la paroi.
- Fissure de plancher : lié aux effets de dilatation, ce type de fissure est caractérisé par une fissure horizontale au niveau des planchers.